Le dernier comte de Provence, Charles d'Anjou, étant décédé sans héritier, Aix en Provence fut réunie à la couronne française à la fin du 15 ième siècle en 1481. C'est un Gouverneur qui représente dorénavant le Roi de France et Aix en Provence, capitale de la Provence devient le siège du Parlement.
Le Gouverneur de Provence sera toujours un proche parent de la famille royale.
Une classe sociale nouvelle va apparaître, liée de près ou de loin au Parlement: la noblesse de robe dite aussi "les robins"; ces magistrats et juristes fortunés, conseillers au Parlement ou à la Cour des comptes, se font construire à Aix en Provence intra muros de somptueux hôtels particuliers.
Grâce à eux et sous la principale impulsion de l'archevêque d'Aix en Provence, Michel de Mazarin, frère du Cardinal, de nouveaux quartiers vont voir le jour à côté de l'ancien bourg moyennageux édifié sur l'ancienne cité romaine.
Au 17 ième siècle à Aix en Provence, c'est un véritable délire de construction qui s'empare des nobles, des parlementaires, des bourgeois, des marchands enrichis par le négoce qui viennent se fixer à Aix en Provence. Des lots de terrains ou parcelles sont constitués, on rase facilement de vieilles maisons insalubres et de nouvelles places ou quartiers apparaissent; le mot d'ordre semble être "de l'air, de l'air, de la lumière, de la beauté".
Le 17 ième siècle est par conséquent une époque phare de l'évolution urbaine d'Aix en Provence car la ville étouffait dans ses remparts et limites du Moyen Age. On a donc, avec autorisation royale, décidé l'agrandisement de la ville; de nouveaux quartiers apparaissent; des espaces, autrefois espaces agricoles aux portes d'Aix en Provence, ont été viabilisés.
Le quartier de Ville Neuve (un édit d'Henri III permit l'édification de ce nouveau quartier), le quartier de Ville Verte à l'Ouest de la Place des Augustins et le quartier Mazarin au Sud du Cours Mirabeau transforment la ville capitale provençale.
Le quartier Mazarin doit son nom à son concepteur, l'Archevêque de Mazarin, frère de Jules, le Cardinal. Ces nouveaux quartiers donnent une nouvelle physionomie à Aix en Provence au 17ième siècle .
Jusqu'au milieu du 17 ième siècle il y avait au nord de notre actuel cours Mirabeau un rempart; au-delà de ce rempart se trouvaient les jardins de l'Archevéché et les jardins du Prieuré de Saint Jean de Malte. Par des lettres patentes du Roi l'Archevêque d'Aix en Provence obtient l'autorisation d'établir un nouveau quartier dit aujourd'hui "quartier Mazarin" qui s'étend du Nord au Sud parallèlement au Cours Mirabeau.
La noblesse de robe s'y installe (l'autre noblesse, plus ancienne, celle qu'on appelle noblesse d'épée car elle descend des croisés, boude ces quartiers neufs et préfère rester dans l'ancienne enceinte du palais comtal), créant un décor au goût du jour.
A l'extérieur et à l'intérieur de ces somptueuses demeures, l'art du dix-septième siècle se développe; on voit de belles et grandes portes d'entrée en bois encadrées d'atlantes ou de cariatides, des pilastres, de grands esaliers intérieurs de parade décorés de trompe l'oeil et de gypseries, des tapisseries de grands motifs, de la ferronnerie très ouvragée en véritable dentelle.
Toute une nouvelle vie artistique émerge avec toutes les corporations d'artisans et artistes qui lui sont liées: architecte, peintres, ferronniers, sculpteurs, et tant d'autres; certains ont laissé leur nom à la postérité; d'autres sont inconnus de nos contemporains.
Arrêtons nous un instant sur quelques éléments de décor caractéristiques de ces hôtels particuliers d'Aix en Provence:
Les Atlantes:
Ce mot qui vient du grec "tlau" signifie "supporter" les atlantes doivent leur origine au géant mythologique Atlas qui supportait le globe sur son dos.
Le baroque aixois dans la seconde partie du dix septième siècle utilisa cet ornement sur les façades parfois en duo avec les cariatides (motif de statues féminines venant également de la Grèce antique ); on trouve toujours ces imposants ouvrages sculptés sous le balcon à balustrade de pierre en position centrale sur la façade.
Nous reviendrons en détail ci-après sur les atlantes et cariatides.
Les éléments de décor de façade:
Ils sont empruntés au style classique en mêlant parfois les trois ordres: dorique, ionique, corinthien.
Au cours de vos balades au coeur d'Aix en Provence vous reconnaîtrez les nombreux pilastres surmontés de châpiteaux doriques ioniques ou corinthiens, pilastres cannelés ou lisses, les moulures, les agrafes (ornement placé au sommet d'un arc unissant plusieurs parties entre elles), les mascarons (petite tête masculine ou féminine, symbolique ou mythologique que l'on place en général au-dessus de la porte ou au niveau de la clef de voûte), les linteaux à frise, les frontons triangulaires, cintrés, à volutes ou interrompus, les mufles ( gueule de taureau ou de lion)...
Les portes sculptées:
Les portes d'entrée, premier signe de richesse et d'originalité du propriétaire, sont abondamment sculptées de fleurs, de fruits, de motifs d'acanthes.
Les persiennes:
Elles confèrent à la ville d'Aix en Provence son unité architecturale car elles sont presque partout les mêmes: elles encadrent des fenêtres assez hautes (dans un souci de faire pénétrer la lumière) symétriques et offrent au visiteur leurs jolies couleurs nuancées par le soleil: bleu, vert, gris .. Elles sont toujours à lamelles pour filtrer le soleil.
Les oratoires d'angle:
Une centaine de niches d'angle ou de façade abritent soit une statue de Vierge soit un saint protecteur qu'on avait l'habitude d'allumer à la tombée du jour (cette coutume perdure d'ailleurs à Naples: il n'est pas rare d'y découvrir au hasard des ruelles des statues de Saints enguirlandées électriquement dans de petits oratoires).
Ce sont des ex-votos qui rappellent les épisodes douloureux de l'histoire d'Aix en Provence (peste, guerres, choléra, famine...) ou bien qui mettent la maison ou le quartier sous la protection d'un saint dédié.
Les mascarons:
Ces visages expressifs soit de personnages autrefois connus soit de belles jeunes filles ou de faunes grimaçant rythmeront vos balades dans les rues d'Aix en Provence.
On les place toujours dans des endroits bien visibles pour maximiser leur effet décoratif et théâtral, comme par exemple au-dessus d'une porte d'entrée ou tout en haut de la façade en corniche, comme c'est le cas sur la façade de l'hôtel d'Arbaud.
La création du Cours Mirabeau à Aix en Provence:
Le Parlement d'Aix en Provence décida par les arrêts de 1649 et 1651 qu'au sud l'ancien rempart serait démoli et qu'on établirait un cours à carosse; on planta des arbres et des parcelles de terrain furent acquises par des particuliers pour édification d'immeuble d'habitation "de standing".
Des gravures de l'époque nous montrent que la promenade se terminait par un bassin d'eau animé de chevaux marins alimenté par quatre fontaines; seules les personnes de qualité avaient droit de promenade et un artisan ayant une fois emprunté cette voie avec ses mulets fut contraint de payer une amende.
Ce cours s'appelait "le Cours" tout simplement, sans lui donner de nom, il s'appellera "Cours Mirabeau" bien plus tard du nom de ce député du Tiers Etat, en 1789 ; ce Mirabeau n'était pas vraiment, à cause de ses moeurs dissolues, en odeur de sainteté à Aix en Provence mais l'esprit républicain de la Troisième République a voulu imposer le souvenir de ce personnage célèbre de la Révolution Française.
Ce cours donc fut, dès sa création, un lieu de rencontre, un espace social qui prit le relai de la Place des Prêcheurs, tombée de facto, en désuétude.
Il faut préciser qu'il était difficile pour un aixois de rang élevè de parader dans son carrosse exibant les armoieries familiales sur la Place des Prêcheurs tandis que le cours avait été dès le départ été conçu dans l'esprit de faciliter cette parade.
Dès le début, la noblesse avait son espace de circulation réservé sur le cours: c'était le côté sud, côté quartier Mazarin.
Le côté Nord, côté vieille ville, était réservé à la classe inférieure: la classe bourgeoise; c'est d'ailleurs de ce côté qu'ouvriront les premiers cafetiers.
Un artisan avait ouvert une boutique sur cette avenue ce qui provoqua un tollé; mais finalement le Parlement autorisa après délibération en 1748 les cafetiers à s'installer; c'était la seule activité commerciale permise.
Fin 18ième, juste avant la Révolution, on utilisa les gravats provenant de la destruction du Palais Comtal (pauvre palais qui résista tellement qu'il fallut dix années pour en venir à bout et le détruire complètement) pour surélever l'extrémité sud de cette avenue qui se terminait par un rond point surplombant la campagne aixoise. Des grandes grilles séparaient ce rond point de l'avenue.
En 1782 la ville décida d'ouvrir à la circulation le bas du Cours; on démolit le bassin avec ses chevaux marins et on créa une route partant vers Marseille et une autre vers Avignon. A partir de ce moment, on vit passer beaucoup plus de charettes et de mulets que de carosses.
On entrait dans une époque plus populaire.
En 1823, une statue du Roi René par David Angers fut installée à l'autre extrémité de l'avenue et des platanes furent plantés.
On supprima les grilles et en 1876 on donna au cours le nom d'un député du tiers état d'Aix en Provence lors de la réunion des Etats Généraux: Mirabeau. Ce personnage de moeurs dissolues ne plaisait pas à sa classe sociale d'origine, la noblesse.
C'est un président de la troisième république qui voulut donner à quelques rues d'Aix en Provence des noms de personnages s'étant illustrés au cours de la Révolution ou sous la troisième république; il y a peu de rue Thiers en France (Thiers: premier président de la troisième République qui avait réprimé la Commune à Paris dans un bain de sang). Il y a une rue Thiers à Aix en Provence.
En haut du cours Mirabeau, à gauche, se trouve un passage connu de tous les Aixois: le passage Agard. Ce passage coupe un bâtiment en deux qui était autrefois un couvent: le couvent des Grands Carmes.
Un peu plus bas se trouve le Café des Deux Garçons avec son enseigne si amusante à l'étage: là se trouvait une des premières auberges du Cours: l'auberge du Cheval-Blanc.
Dans le quartier Mazarin, les immeubles compris entre la rue du Quatre Septembre et la rue Joseph Cabassol datent du milieu 17ième siècle.
Les hôtels particuliers d'Aix en Provence ont en général un ou deux étages et s'inspirent des palais italiens; c'est l'époque en France de l'influence de la famille des Médicis d'origine italienne.
A la jonction de la façade et du pignon de l'hôtel de Ville, à Aix en Provence, par exemple, vous pouvez voir une énorme chaîne d'angle en bossage typique des palais italiens.
Avant de décrire les principaux hôtels particuliers d'Aix en Provence, voici quelques considérations générales qui vous aideront à mieux comprendre les références architecturales et esthétiques qui ont présidé à leur conception; en effet, dans très peu de villes françaises et sur un périmètre si restreint vous retrouvez autant d'hôtels particuliers des 17 et 18 ième siècles, présentant autant de similitudes; ce sont souvent d'un hôtel à un autre les mêmes éléments de décoration (portail, escaliers monumentaux,jardin d'intérieur, balcons en pierre au 17ième, en fer forgé au 18ième, cour ...) employés tout au long du 17ième, modifiés au 18 ième siècle; les variations ou nuances résidant dans les détails ou les contraintes techniques rencontrés par les artistes ou architectes.
La pierre utilisée vient des environs; c'est une belle pierre dorée qui vient, entre autres, des carrière de Bibémus.
Il est à noter qu'à Aix en Provence ce sont souvent les mêmes artistes à qui les maîtres d'ouvrage faisaient appel, ce sont les mêmes noms que vous retrouverez au grè de vos pérégrinations dans la ville; d'où l'unité architecturale d'Aix en Provence; la nuit, l'entrelacs de ruelles éclairées débouchant ça et là sur ces places très architecturées confèrent à la ville un côté mystérieux et fantasmagorique.
Ces artistes aixois se sont inspirés d'artistes de l'Italie, pays-référence; les artistes aixois comme tous les artistes français de la Renaissance au 17ième inclus ont copié les Italiens mais pas de manière servile car à leur tour ils ont laissé éclater leur savoir faire et leur génie en renouvelant l'art.
La grande chance de la ville d'Aix en Provence, c'est son coeur de ville si préservé, si intact; aucune verrue moderne, comme on le déplore tant à Marseille par exemple, ne défigure cet ensemble si harmonieux; déambuler dans les rues c'est circuler dans cette belle symphonie de pierre dorée, à condition de savoir la découvrir, en levant les yeux, en sachant être curieux.
ATLANTES ET CARIATIDES EN FACADE D'HOTELS A AIX EN PROVENCE
La porte d'entrée d'un hôtel particulier prend de l'ampleur: elle devient monumentale par sa hauteur et sa largeur; en bois sculpté, très travaillée, elle est le premier élément de contact du visiteur et elle doit impressionner; ce n'est donc plus la porte de dimension modeste du siècle précédent (la Renaissance) mais un véritable portail à deux vantaux.
Très souvent ce portail, en plus de ses éléments très travaillés, est entouré de motifs sculptés dans la pierre, qui le valorisent. Ces éléments sont tantôt des colonnes, du feuillage, des rinceaux, des corbeilles de fruits et de fleurs, des mascarons, des mufles...tous ces éléments empruntés à ce mouvement artistique en vogue au 17ième, "le Baroque".
Deux éléments parmi ceux qu'on vient d'énumérer, deux sont frappants par leur monumentalité et leur expression, ce sont les atlantes et les cariatides, tous deux empruntés au répertoire de l'Antiquité; si vous circulez dans Aix en Provence vous n'échapperez pas à leur regard du haut de leur stature imposante (en général plus de 6 mètres); ce sont des géants. De nuit ils contribuent eux aussi à l'animation magique de cette ville.
Le thème des cariatides et atlantes concerne une courte période: un demi siècle environ, au 17ième siècle. Ils supportent l'entablement d'un balcon à l'étage supérieur et servent à porter ces structures supérieures en constituant une avancée par rapport à l'alignement de la façade.
Les plus anciens atlantes, et donc ceux qui ont servi de modèle, semblent être ceux de l'hôtel d'Espagnet d'Aix en Provence ils datent de 1650 environ.
Un atlante peut se présenter de face ou de dos; de dos il offre au passant le détail de sa puissante musculature. Très souvent on trouve un atlante à gauche et une cariatide à droite, comme à l'hôtel d'Agut place des Prêcheurs: tous deux supportent le balcon et sont engainés c'est à dire montés sur des pilastres lisses, sans motifs sculptés.
On peut aussi voir deux atlantes l'un de dos et l'autre de face, de chaque côté du portail, se regardant l'un l'autre, dans un esprit de connivence, comme ceux de l'hôtel d'Arbaud.
Avec les motifs du portail ils animent la façade dans un décor plein de fantaisie.
Quelquefois on retrouve ces figures à l'intérieur de l'hôtel à la jonction de poutres et du plafond comme à l'hôtel de Caumont à Aix en Provence.
Certains hôtels de la seconde partie du 17ième siècle ont perdu leur décoration d'atlantes et de cariatides au cours des 18 et 19ièmes siècles; en effet le goût évoluant, les modes changeant, leurs propriétaires ont décidé de les araser condamnant ainsi de manière irrémediable ces puissantes sculptures à l'oubli. On pense que le portail de l'hôtel de Suffren, hôtel voisin de l'hôtel d'Espagnet, possédait des atlantes.
Aujourd'hui les plus beaux atlantes et cariatides sont ceux de l'hôtel d'Agut (1665-1667), Place des Prêcheurs, ceux de l'hôtel d'Arbaud (1671-1673) Place de l'hôtel de Ville, ceux du Pavillon Vendôme.
Vers la fin du 17ième siècle, le goût change et on cesse d'installer des atlantes et des cariatides pour plutôt privilégier des motifs décoratifs plus délicats, plus fins, davantage dans l'esprit de la Régence comme par exemple des génies marins de petit taille,des mascarons souriants, des fleurs et rocailles.
Trois hôtels particuliers d'Aix en Provence présentent des similitudes dans l'ordonnancement de leur façade, comme nous le verrons ci-après: pas d'atlantes ni de cariatides mais un ordre plus épuré que l'on qualifie de colossal: portail encadré de colonnes (et non d'atlantes ou cariatides), pilastres cannelés terminés par des chapiteaux corinthiens en bordure verticale de façade, corniche en surplomb soulignée de modillons ou d'orves.
Ces trois hôtels à Aix en Provence sont l'Hôtel de Boyer d'Eguilles, l'Hôtel d'Estienne de Saint Jean et l'Hôtel de Grimaldi-Ragusse. Pendant longtemps on a attribué l'idée de ces hôtels à ordre colossal à Pierre Puget, maître maçon originaire de Toulon qui a travaillé surtout à Marseille. Mais aujourd'hui on estime que cet esthétisme ne correspond pas au travail de ce célèbre architecte, beaucoup plus baroque que classique.
L'ESCALIER INTERIEUR DES HÔTELS PARTICULIERS à AIX EN PROVENCE:
Un vestibule d'entrée précède très souvent l'escalier car celui-ci se situe en général au fond de l'entrée: on attribuait des parcelles étroites contenues par les murs mitoyens aveugles donc la seule solution était de le placer en bout de vestibule.
L'escalier a un rôle social: il doit d'accueillir le visiteur avec faste; d'entrée de jeu, l'hôte des lieux veut impressionner ses visiteurs; c'est pourquoi il s'entoure des meilleurs architectes et artistes pour faire aboutir son projet de décoration. Il n'est pas rare qu'il commande une copie conforme à ce qu'il a vu dans un autre hôtel particulier d'Aix en Provence; on ne recherche pas à cette époque l'originalité à tout prix on veut simplement être comme on dirait aujourd'hui "dans le vent" c'est à dire coller au goût de l'époque.
Au 17ième siècle le volume consacré à la cage d'escalier est impressionnant: on a calculé qu'il pouvait atteindre un cinquième de la surface totale d'un hôtel particulier. On attache beaucoup d'importance à cette pièce maîtresse de l'ouvrage, dont le but est d'en jeter plein les yeux et ainsi de rappeler à tout moment son rang social.
Cette disposition monumentale de l'escalier se poursuivra au 18 ième c'est seulement au 19 ième que son importance dans le volume du bâti décroit.
Au 17ième siècle, la grande époque de construction d'hôtels particuliers à Aix en Provence, l'escalier a une place majeure dans le bâti et voici des exemples d'escaliers plutôt bien conservés que vous pouvez avoir le bonheur d'entrevoir furtivement ou au cours d'une visite organisée de ces bâtiments.
L'escalier de l'Hôtel de Ville (facile à voir car c'est un espace public): il date de 1665, il est situé au fond de la Cour centrale; un premier escalier central dessert un espace de repos puis une double volée de marche dessert l'étage supérieur; on remarquera les demi-voûtes en plein cintre véritable prouesse technique.
L'escalier du PAVILLON DE VENDÔME, Aix en Provence, est caractéristique de l'époque: un court vestibule d'entrée au bout duquel se déploie une première volée de grandes marches dont l'envol se poursuit par les deux ailes latérales d'une rampe en fer forgé. Sur le petit espace de repos deux créatures mi lionnes mi sphinges, queue en l'air, vous défient du regard.
L'escalier de l'HÔTEL BOYER D'EGUILLES 1675 AIX EN PROVENCE
Grâce à d'ingénieux procédés de construction, l'architecte a joué sur des formes arrondies pour loger son escalier dans un petit espace tout en lui donnant un volume aérien. les lignes courbent donnent de la douceur à l'ensemble.
Le pavillon LENFANT à AIX EN PROVENCE
Son bel escalier à double révolution s'inscrit dans un ovale surmonté d'une coupole peinte par Van Loo. On s'aperçoit que ces espaces de communication, à l'intérieur de l'immeuble, sont aussi bien décorés que les pièces à vivre.
L'escalier de l'HÔTEL DE CHÂTEAURENARD 1647
L'escalier de cet hôtel est un chef d'oeuvre en la matière et fit l'admiration de tous, à l'époque; le baron de CHÂTEAURENARD l'avait commandé à l'architecte Pierre Pavillon et le fit décorer par Jean Daret. Toutes les surfaces (murs et vôutes) sont peintes et sont restées dans un état d'exceptionnelle conservation; c'est le trompe l'oeil qui prévalut à leur composition et la scènes sont stupéfiantes de réalisme. la scène la plus célèbre est celle d'un petit personnage levant le coin d'une tenture, comme pour apercevoir à la dérobée le visiteur. Un peu plus haut un perroquet apparaît dans sa cage suspendue.L'hotel de Chateaurenard a vivement impressionné Louis XIV lors de son séjour à Aix en Provence.